- Tragique 15A Acrylique sur toile 40 x 40 cm 2020
- Tragique 16 A Gouache sur toile 30 x 30 cm 2020
- Tragique 14A Acrylique sur toile 30 x 40 cm 2020
- Tragique 17 A Acrylique sur toile 31 x 37 cm 2020
- Tragique 11A, acrylique sur toile
- Tragique 10A, acrylique sur toile
- Tragique 9A, acrylique sur carton
- Tragique 7A, huile sur toile
- Tragique 6A, huile sur bois
- Tragique 3A, huile sur toile
- Tragique 2B, huile sur toile
- Tragique 1B, huile sur toile
- Tragique 1A, huile sur toile
- Tragique 0, acrylique sur papier
Cyril Carau, pour résoudre les apories dans lesquels s’étaient encroûtées les abstractions lyriques, expressionnistes et géométriques, a utilisé les éléments picturaux fondamentaux des unes et des autres, de façon inversée, en vue de les synthétiser dans la même surface plane.
Cette série de tableaux a trouvé sa nomenclature dans ce que Mondrian appelle le Tragique ( d’où l’appellation de « Tragique chez Mondrian » donné initialement à la gouache sur papier, « Tragique 0 »).
Au départ, les tragiques ont pour ambition d’apporter une réponse esthétique aux problèmes qui grèvent la peinture abstraite. Cette résolution accomplie, de problèmes au final bien « secondaires », il était temps de passer aux choses sérieuses… et faire des tragiques une réponse au tragique de la société. Ou du moins, un élément de réponse dans le travail de conscientisation généralisée par l’abstraïsme.
Le vocabulaire pictural (travail sur la ligne et les mouvements de couleurs) qui a émergé en réponse aux apories de l’abstraction, acquiert une autonomie. Il peut, dès lors, se lire comme une réponse à la représentation que la société impose pour calibrer, normaliser, aliéner les esprits des sujets sociaux.
Aussi, les tragiques deviennent des instruments de conscientisation en sortant du champ normalisé de la représentation, en ouvrant les sensibilités des spectateurs sur d’autres éléments du visible, en stimulant leur intellect, ainsi que leur curiosité, en faisant du public non plus un spectateur passif, mais un acteur dans la sphère de la représentation. C’est à dire, qu’un tragique invite le spectateur à penser par lui-même et ne lui impose plus une représentation d’objets concrets… comme peuvent le faire des publicités (aliéner l’individu pour qu’il achète des marchandises) ou comme le faisait la peinture traditionnelle (publicité des pouvoirs royaux et religieux, puis bourgeois au sein de la société patriarcale). Ici, plus de mise en scène d’êtres humains ou de promotion du Pouvoir, mais l’exhibition des structures mêmes de l’aliénation.
Par rapport à l’ensemble de sa production picturale, on peut considérer les Tragiques comme les œuvres qui satisfont, de façon la plus appropriée, Cyril Carau, pour ce qui est d’une peinture véritablement abstraïste.