Sublime, merveilleuse, adorable, facétieuse, sensible, énergique, magnifique… quel terme employer pour qualifier Danielle Darrieux, l’une des plus grandes actrices du cinéma français ? Tous certainement, tant son talent était immense. De la jeune première impertinente à l’héroïne tragique, de la femme fatale à la femme mâture qui découvre enfin l’amour, de la « Gavroche » féminine éprise de liberté à la bourgeoise enferrée dans ses principes… elle a su sans cesse renouveler son registre de personnages.
Danielle Darrieux a tourné avec les plus grands metteurs en scène, français comme étrangers. Je citerai juste J. Mankiewiecz, Max Ophüls, Julien Duvivier, Billy Wilder, A. Litvak, Sacha Guitry, Maurice Tourneur, Robert Rossen, Marcel L’Herbier, A. Cayatte, Cl. Autant-Lara, Henri Decoin (qui fut son mari), Henri Verneuil, Jacques Demy, P. de Broca, et bien d’autres… notamment des écrivains comme Jean Cayrol (Le coup de grâce), Marcel Achard (Jean de la Lune), Jean Herman/Vautrin (Le dimanche de la vie) ou Romain Gary (Les oiseaux vont mourir au Pérou).
Dans le film La coqueluche de Paris, 1938
Femme de théâtre également, elle a joué dans des pièces de Jean Anouilh, Henry Bernstein, Sacha Guitry, Françoise Sagan, Musset, Marcel Achard, Marcel Aymé, Félicien Marceau, Feydeau, Colin Higgins…
En 1967 lors de son tour de chant à la Tête de l’Art
Chanteuse également, elle était une voix et une présence qui crève l’écran. Artiste internationale, elle chantera et interprètera sur scène, à Londres et à Broadway, Ambassador de Etterling et Barlow (d’après l’œuvre de Henry James).
Plus que de longévité, on peut parler d’immortalité. Danielle Darrieux a tourné son premier film, Le Bal, en 1931. Alors, le cinéma commençait tout juste à parler. Et son dernier film, Pièce montée, sorti en 2010, a été projeté en numérique. Autant dire qu’elle a connu toutes les innovations du cinéma !
Dans ce film, elle interprète Antoinette, une adolescente de 14 ans qui donnera une bonne leçon à ses parents, parvenus, nouveaux riches qui perdent la tête à cause de l’argent. Elle alternera ensuite les rôle de jeune rebelle avec ceux de jeune première… tout en poussant la chansonnette. Sa mère était la cantatrice Marie-Louise Darrieux-Witkowski.
Dans le film Tarass Boulba, en 1936.
Née à Bordeaux le 1er mai 1917, Danielle Darrieux a tiré sa révérence le 17 octobre 2017 à Bois-le-Roi. Elle avait un siècle. Mais elle nous demeure à travers son œuvre, films, pièces de théâtre, séries, chansons, téléfilms, écrits, témoignages… et tout ce bonheur qu’elle nous a apporté.
Dans le film Madame de, en 1953.
Je ne cacherai pas, outre l’admiration que j’éprouvais pour cette artiste, que j’étais un peu amoureux d’elle. C’est pour cela que j’ai tenu à ce que la première toile de ma série « L’Ascension des Idoles » soit son portrait.